La traduction révisée : exemples, effets, enjeux

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La traduction révisée : exemples, effets, enjeux

La traduction révisée : exemples, effets, enjeux

 

10 février 2020, 17h30-19h30

Bâtiment Grands Moulins, salle 479C

 

Des diverses pratiques que met au jour l’approche génétique des traductions, la révision-correction n’est certes ni la plus flagrante, ni la plus décisive ; elle n’en constitue pas moins une étape essentielle, presque systématique, dont les enjeux se mesurent à l’aune des tensions, voire des conflits, qui opposent régulièrement le traducteur à son relecteur critique. Que ce dernier soit l’auteur lui-même, l’éditeur ou un réviseur anonyme, les questions soulevées restent de même nature : qui est « l’auteur » de la traduction publiée, et jusqu’où s’étendent ses prérogatives ? Selon quels critères d’évaluation prétend-on juger une traduction ? Quels présupposés sourciers ou ciblistes sont-ils à l’œuvre dans la révision du texte traduit ?

Il arrive qu’un dossier génétique de traduction comporte, en plus des brouillons et de la correspondance avec l’auteur et avec l’éditeur, les notes et commentaires du réviseur. Deux grands cas de figure se présentent alors : la révision heureuse, qui corrige ou améliore le texte et dont chacun se félicite ; et la révision conflictuelle, qui met aux prises le traducteur, l’auteur et le réviseur (quand ces deux derniers ne se confondent pas) dans une lutte parfois féroce visant à asseoir leur auctoritas.

Nous observerons le processus de révisions dans divers contextes, et de deux manières : un tableau synoptique de la pratique illustré d’exemples puisés dans les archives des traducteurs, et un cas de figure particulièrement riche — les manuscrits révisés de traductions de Saint-John Perse par T.S. Eliot, Wallace Folie et Walter Benjamin. 

Esa Christine Hartmann, enseigne la Littérature comparée à l’Université de Strasbourg. Sa recherche porte sur la génétique des traductions (collaboratives) de l’œuvre poétique de Saint-John Perse, le processus créateur des poètes-traducteurs (T.S. Eliot, R.M. Rilke, Saint-John Perse), et l’étude génétique des manuscrits poétiques (Saint-John Perse, Arthur Rimbaud). http://www.item.ens.fr/hartmann/

Patrick Hersant enseigne la littérature anglaise et la traduction à l’université Paris 8. Chercheur à l’ITEM, il y dirige l’équipe « Multilinguisme, traduction, création ». Ses travaux récents explorent les phénomènes et documents qui accompagnent,  précèdent ou constituent la pratique traductive : écrits de traducteurs, correspondances, collaboration avec l’auteur, manuscrits de traductions. http://www.item.ens.fr/hersant/

 

* L'accès à la salle 479C se fait par l'entrée sur l'Esplanade Vidal-Naquet, Aile C du bâtiment Grands Moulins, étage 4.

 

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